mardi , 19 mars 2024
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A Thérèse FAURITTE

Section UNP 29 – Finistère UNP : 14649

Une Plieuse de parachute s’en est allée

                Thérèse FAURITTE est née le 07 octobre 1931 à Plouescat. Mariée à un parachutiste qui est désigné pour un 2ème séjour en Indochine, elle lui demande l’autorisation de s’engager dans l’armée pour 02 ans.

Février 1953, elle fait ses classes à Versailles, puis elle est affectée à Montauban pour apprendre à plier les parachutes. Elle rejoint Saïgon puis Hanoï à la BAPN jusqu’à la fin de Dien Bien Phu.

Ses obsèques se sont déroulées le jeudi 27 août à Brest en l’église Saint Pierre. Une   délégation d’une quinzaine de bérets de la section UNP du Finistère avait tenu à lui rendre hommage et à soutenir sa famille. Un vibrant hommage fut rendu par notre président, Rémy Fabre termina la cérémonie religieuse en lisant la Prière du Para.

Devant le parvis de l’église, cinq drapeaux lui ont rendus les honneurs, devant son cercueil enveloppé par le nouveau drap mortuaire tricolore acquis par la section. Au départ du convoi mortuaire une clameur  » Et par Saint Michel ….vive les Paras  » retentit sur le parvis de l’église.

A ses enfants, petits-enfants et toute sa famille nous présentons nos très sincères condoléances.

Que Saint-Michel lui réserve une place au Paradis des Parachutistes

Eloges Funèbres prononcées par le Président de la Section UNP 290

Plieuse de Parachute par Amour de son mari

  » Chère Thérèse, c’est avec beaucoup d’émotion, de respect et d’amitié que je m’adresse à toi, une dernière fois sur cette terre, avant que l’Archange Saint Michel, patron des parachutistes, t’emporte  sous ses ailes.

Thérèse tu es née le 07 octobre 1931 à Plouescat. Suite aux nombreux bombardements subis par la ville de Brest, tu passeras comme bon nombre d’habitants de la ville, une partie de ton adolescence  dans les baraques construites pour reloger rapidement les familles sinistrées. En 1948 tu rencontres ton futur mari André.

Homme d’action il s’engage  dans un régiment de parachutistes le 6ème Bataillon  Colonial de Commandos Parachutistes et servira  en Indochine durant deux ans avec le commandant Bigeard . Il terminera son engagement et rentrera en France en 1951. Deux ans se sont passés,  et vous vous retrouvez et vous vous mariez cette année-là .

André repart en 1952 pour un 2ème séjour en Indochine , il est de nouveau avec Bigeard à Thulé au 6ème BPC .

Ne voulant pas rester loin de ton mari , tu lui demandes l’autorisation de t’engager dans l’armée pour 02 ans .Février 1953 , tu fais tes classes à la caserne d’Artois à Versailles , puis tu es affectée à Montauban pour apprendre à plier les parachutes .

Ta formation finie , tu rejoints enfin Saïgon , affectée à la base des plieuses de parachutes , tu es ensuite dirigée sur Hanoï à la BAPN où tu plieras les parachutes jusqu’à la fin de Dien Bien Phu. Vous êtes une centaine  à plier des parachutes de personnel type américains ou français. Plier un parachute n’est pas un acte anodin, il en va de la vie du parachutiste qui s’en remet aux doigts d’or de la plieuse. Comme toutes tes camarades dès que la bataille de Dien Bien Phu commencera vous plierez jour et nuit les parachutes nécessaires aux largages des unités qui sauteront dans la cuvette. Beaucoup d’entre-vous seront très souvent à la limite de l’épuisement, et malgré les conditions de travail extrêmement rudes, pas une plainte par respect aux petit gars qui sautaient et pour qui elles pliaient. Chapeau mesdames, respect Thérèse.

Après la défaite de Dien Bien Phu , tu retrouves ton époux André. Vous êtes  regroupés et logés , par ordre de l’état-major , à l’intérieur du casernement à Hanoï . Malheureusement peu de temps après , vous êtes victimes d’un accident de la circulation . Votre vélomoteur venait d’être percuté par une jeep . Sérieusement blessés , André et Thérèse vous êtes rapatriés sur la métropole en novembre 1954 .

Ton excellente manière de servir te vaudront d’être décorée de la Croix du Combattant, du Titre de Reconnaissance de la Nation, de la médaille Coloniale agrafe Extrême-Orient et de la médaille commémorative de l’Indochine.

Que notre patron Saint-Michel t’accueille auprès de lui sur la piste sans fin et te réserve  avec André une place privilégiée au paradis des parachutistes  » .