Une trentaine d’anciens commandos marine ont rendu hommage à leurs camarades du « commando François » tombés à la bataille de Ninh Binh les 28 et 29 mai 1951. Deux des leurs ayant participé à cette bataille ont été honorés.
Une délégation de quinze parachutistes de l’UNP Finistère se sont joints à cette cérémonie sur invitation de leurs camarades de l’amicale nationale des fusiliers marins et commandos.
Après un discourt du Président et de Monsieur Jean-Marie Lebret, Maire de Pont-Aven un repas a été servi à l’Auberge de la Fleur d’Ajonc ou se sont succédés des chants Marins et Parachutistes entre deux plats.
Petit rappel historique de cette bataille
Le commando François (commandé par le LV Labbens), retranché dans l’église de Ninh Binh, résiste pendant près de 24 heures à l’attaque du général Giap et donne ainsi le temps au général de Lattre de préparer les troupes.
Le général Giat décidé de conquérir coûte que coûte le delta tonkinois. Aux lisières de la jungle, il a posté ses trois meilleures divisions. Au soir du 28 mai 1951, elles se ruent à l’assaut des rizières.
Pour leur barrer la route, un fortin dérisoire, l’église de Ninh-Binh tenue par le « commando François », une poignée de marins aux ordres du lieutenant de vaisseau Labbens. 76 gamins, dix-neuf ans en moyenne, contre lesquels se brisent les vagues viêts. Encerclé dans la nuit par deux bataillon Viêt-minh, ils soutiennent jusqu’à l’épuisement, une lutte prodigieusement inégale et après avoir tenté et réussi une sortie en force et s’être regroupé à mi-chemin du DAY, ils doivent finalement succomber à bout de munitions.
En un combat digne des meilleures traditions militaires, ils ont tenu en échec presqu’un régiment entier et fait perdre à l’ennemi 24 heures de son attaque. Grâce à leur courage, Giap, qui comptait sur l’effet de surprise pour gagner la bataille du Day, devra admettre son échec : l’héroïsme des commandos a permis à de Lattre d’organiser sa riposte. Les commandos-Marine de Ninh-Binh avaient de qui tenir : sept ans plus tôt, leurs anciens, les 177 volontaires de Kieffer, avaient, le 6 juin 1944, représenté la France sur les plages de Normandie.
Le commando François restera comme un exemple des plus belles qualités militaires poussées jusqu’au sacrifice total.
Les 76 hommes (74 européens et 2 supplétifs vietnamiens) du commando ne se doutent pas que le général Giap a programmé une troisième et vaste offensive dans le sud du delta tonkinois avec trois divisions d’élite et des bataillons régionaux. Le commando se trouve dans l’axe de progression de la division 308 du général, composée de 8000 hommes et dotée de canons sans recul.
Dans la nuit du 28 au 29 mai, à 4 heures du matin, alors que l’aube va bientôt se lever, le commando est encerclé. Nos fusiliers-marins cherchent à briser l’encerclement par une résistance acharnée mais ils finiront par succomber sous le poids du nombre et par manque de munitions.
Le bilan est lourd : on dénombre 40 morts et 9 disparus (dont 5 « présumés fusillés »).
Des 29 rescapés, 5 seront placés en captivité.
Le commando François sera cité à l’ordre de l’armée de mer le 12 décembre 1951 avec la citation suivante : « Ayant en un combat digne des meilleurs traditions miliaires tenu en échec presque un régiment a fait perdre à l’ennemi 24 heures de son attaque.
Par sa témérité, par son ardeur au combat le commando François restera comme un exemple des plus belles qualités militaires poussées jusqu’au sacrifice total ».