mardi , 19 mars 2024
2022-Leur dernier sautIn MemorianNos disparus

A Jean KEROMNES

Nous avons la douleur et la tristesse de vous annoncer le décès de notre ami et camarade Jean KEROMNÉS, survenu le jeudi 22 décembre 2022 à l’âge de 91 ans

Ses obsèques se sont déroulées, le mercredi 28 décembre en l’église Notre-Dame de Bonne Nouvelle à L’Hôpital-Camfrout en présence des membres de sa famille, de ses amis et de ses nombreux Frères d’Armes.

Une forte délégation de l’UNP du Finistère, la section « Capitaine Marcel CLÉDIC » avait tenu à rendre hommage à leur camarade et ami Jean. Présence de plus de vingt porte-drapeaux.

Jean est né à l’Hopital-Camfrout, sur l’ile de Tibidy, en août 1931. C’est sur l’île qu’il commence sa scolarité jusqu’en 1942. Pensionnaire à Plougastel, puis au Likès à Quimper, Jean interrompt ses études pour s’engager dans la marine en 1949 au titre de l’aéronavale

. Après différentes affectations pour suivre des cours, en particulier au Maroc, Jean se porte volontaire pour l’Indochine.

 A Saïgon, le 24 novembre 1952, il aura à peine le temps d’admirer les Privateers sur la base de Tan Son Nhut, avant de partir pour le Tonkin, sur la base de Cat Bi, à Haïdhong. Affecté sur un Privateer, il participe au dégagement de la base de Nasan, avant d’intervenir sur Dien Bien Phu où les Privateers seront avec, les chasseurs de l’Aéronavale, présents tous les jours pour appuyer les troupes au sol. Ils seront d’un grand secours et d’une efficacité extraordinaire, malgré les tirs redoutables de la DCA.

Le 7 mai, un corsaire plonge sur une batterie de DCA et descend au plus prés pour la détruire. Les équipages s’épuisent à aider leurs camarades au sol, et enchaînent les missions jusqu’a trois par jour. Hélas le 8 mai, alors que le silence au sol est total, le Privateer de Jean, toujours en mission, est touché par la DCA et s’embrase. Trois membres de l’équipage parviennent à quitter l’appareil avant son explosion, mais l’un deux, blessé, meurt en arrivant au sol. Il reste deux survivants sur neuf. Jean subira alors le sort commun des prisonniers du Vietminth. Après une marche harassante pour rejoindre un camp, sous alimentation, lavage de cerveau, corvées, sévices divers feront que 2 prisonniers sur 3 ne survivront pas après seulement 4 mois de ce régime. Heureusement, Jean, fort de ses origines, tiendra le coup et sera rapatrié en septembre 1954 pour reprendre rapidement du service jusqu’en 1968 (différentes affectations, du Maroc au Sénégal, de Lan-Bihoué à Hyères, et jusqu’à Tahiti)

 Le 24 novembre 1984, le voici maire de l’Hopital-Camfrout. Commence alors une nouvelle vie et pendant trois mandatures, Jean, appuyé par de bons adjoints, un personnel communal compétent et disponible, et les bons conseils d’Yvonne, son épouse, modifiera totalement la vie communale

Durant cette période, Jean n’en a pas pour autant négligé la vie associative, aussi bien dans l’association des maires de France que dans celle de l’Association Nationale des Anciens Prisonniers de Viet Minh. Président de cette association pour la Région Bretagne, et membre du conseil national, Jean a voulu

rendre hommage à tous les finistériens morts pour la France en Indochine et en Corée. Sur ce site, qu’il a choisi et obtenu de la municipalité, Jean a réussi à créer ce magnifique ensemble commémoratif, qui fait l’admiration de tous et qui honore la commune de l’Hopital-Camfrout et qui a été inauguré le 8 septembre 2005 par le ministre des A.C. en présence des autorités civiles et militaires et de prés de 300 drapeaux et 3000 personnes.

Le 14 juillet 2012 à L’Hôpital-Camfrout le capitaine Marcel Clédic, Grand Officier de la Légion d’Honneur remettait à Jean KEROMNÉS, la Cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur.

Nous présentons à son épouse Simone, ses enfants, petit-enfants et à toute sa famille nos très sincères condoléances.