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Inauguration de l’Allée André CANN

L’allée André Cann a été inaugurée à Quimper en présence du fils du résistant, le général François Cann, et de sa famille.

Le jeudi 20 février 2020, s’est déroulée à Quimper l’inauguration de l’Allée André CANN.

Cette cérémonie présidée par monsieur Ludovic Jolivet, maire de Quimper voulait honorer le résistant André Cann (1903-1963). Une soixantaine de personnes étaient présentes pour l’occasion : le représentant du DMD le capitaine de Frégate André Bodénan, porte-drapeaux, anciens combattants, parachutistes, élus et habitants du quartier. Le fils du résistant membre du réseau « Dalhia », le général quatre étoiles François Cann (2S) venu spécialement de Castres était accompagné de son épouse et de deux membres de sa famille.

Dans son discours en s’adressant au général, monsieur Ludovic Jolivet insista que ce fût un honneur pour la ville de Quimper une fierté d’inscrire sur sa carte le nom de son père et qu’il est bien que cette allée consacrée à son père soit si proche du lieu dédié à son frère d’armes, le lieutenant de vaisseau Yves Le Hénaff.

Prenant à son tour la parole le général François Cann confie 

<< J’ai passé ici mon enfance, j’étais chargé de balayer le trottoir pour prévenir de l’arrivée des allemands. Le réseau  » Dahlia  » était installé dans cette maison >>

Dix porte-drapeaux stationnés de part et d’autre de la plaque devant être découverte par le général, une forte délégation de membres de l’Union nationale des parachutistes du Finistère rendaient à cette cérémonie un caractère plus solennel. Fortement ému, le général François Cann dévoile la plaque sur laquelle est inscrit le nom de son père. Malgré l’intense circulation et la nuisance sonore des véhicules, l’assistance entonne une très belle et vibrante « Marseillaise ». André Le Nouy dans des conditions difficiles joue à la trompette une mélodie bretonne. C’est en remerciant et saluant les porte-drapeaux que la cérémonie se clôture.

C’est sans peine et avec grande amitié que le général François Cann rejoint le groupe de parachutistes pour la photo souvenir. 

C’est avec grand plaisir que nous nous retrouvons tous autour du verre de l’amitié. Occasion pour certains de se retracer des souvenirs communs avec leur ancien chef.

Bel hommage et belle cérémonie.

Le réseau « Dahlia et le  » Jouet des Flots « 

Réseau chargé et spécialisé dans la récupération des pilotes alliés abattus au-dessus la France.

L’officier de renseignement André Cann, adjoint au lieutenant de vaisseau Yves Le Hénaff, a participé lors de la mission « Dahlia  » au rapatriement vers l’Angleterre des résistants Pierre Brossolette, Emile Bollaert, des militaires français dont le commandant d’aviation Jouhaud et enfin une quinzaine d’aviateurs anglo-saxons abattus au-dessus de la France.

Pour transporter tout ce monde, André Cann, adjoint de Le Hénaff, venait d’acheter à Tréboul pour 300 000F une pinasse au nom fâcheusement évocateur : Le Jouet des Flots est parti de Tréboul avec un chargement pour Concarneau. Il a, comme prévu jeter l’ancre au soir du jeudi 02 février en vue de l’Ile Tudy, à l’entrée de la rivière de Pont l’Abbé. Les 28 passagers sont déjà à pied d’œuvre dans le jardin d’une villa appartenant à la famille de Le Hénaff et, de là, ils descendent par petits groupes jusqu’à la plage d’où trois canots assurent le transport en silence jusqu’à la pinasse.

La fin du voyage

Il n’y a plus qu’à mettre le moteur en marche, relever l’ancre et appareiller. Mais la mer est de plus en plus forte, et sitôt doublé la pointe de Penmarc’h, le vent de noroit gonfle et creuse les vagues.

La plupart des passagers sont malades, affalés dans la cale. Le Jouet des Flots, en dépit des chocs que sa coque encaisse à chaque retombée, trace sa route. Le plus dur mauvais passage, le raz de Sein est déjà dépassé. Et soudain c’est l’alerte. Un moment avant, déjà, vers 3 heures, le commandant Jouhaud était monté sur le pont pour signaler à Le Hénaff et au patron Le Bris un roulement sourd sous le plancher de la cale, accentuant le roulis, et qui paraissait provoqué par une masse d’eau embarquée. Ce terrien, pis cet aviateur n’avait pas été pris au sérieux. Ses craintes cependant étaient bien justifiées, mais on ne s’en aperçoit qu’au moment où le moteur, noyé cesse de tourner après un dernier hoquet. La grand-voile, à peine hissée est arrachée et emportée par une rafale de vent et le Jouet des Flots trop bien nommé, dérive en direction de la terrible  » chaussée de Sein  » pavée d’écueils affleurants à demi recouverts d’écume et dont tous les marins bretons connaissent la sinistre réputation.

Le Hénaff cependant, écoutant le conseil d’un des marins de Le Bris fait une ultime tentative ; il fait frapper tant bien que mal le foc au tronçon du mât ce qui restitue immédiatement à la barre un semblant d’action sur la route suivie par le bateau. Il ne reste plus, pour sauver passagers et équipage, à défaut du bateau en perdition, qu’à mettre cap au sud, en écopant, pour aller s’échouer à l’entrée de la baie d’Audierne, sitôt passée la pointe du Raz.

Le Bris échouera finalement le bateau dans la crique de Feunteun-od et il faudra pour évacuer les passagers qui risquent de se faire écraser sur les rochers par les vagues, abattre à la hache ce qui reste du m^t et le jeter de la proue à la terre, comme une fragile passerelle sur laquelle tous les occupants du Jouet les Flots se mettront à califourchon pour quitter le bord.

Le sort des naufragés

Une fois tout son monde à terre, Le Henaff donne ses ordres. Il se charge personnellement de Brossolette, de Bollaert et du lieutenant de vaisseau Happel. Les autres français guidés par André Cann, s’efforceront de rejoindre Audierne. Quant aux alliés alliés, comme ils ne risquent après tout, que le camp de prisonniers de guerre… ils sont invités à se débrouiller par leurs propres moyens.

Après bien des alertes, et malgré l’intervention de la Feldgendramerie (prévenue par une fille du pays,  » La Margot » qui est la ma^tresse d’un officier allemand), tous ceux du groupe emmené par André Cann , sauf  deux jeunes gens dont Joël Le Vaquères de Quimper, réusseront finalement à se tirer d’affaire. Maillet et Laffon prendront à Douarnenez dès le lendemain le train pour Paris. Et les six derniers rescapés, dont Jouhaud et Thomas, sont emmenés à Quimper par Roger Le Hénaff, que son frère a alerté par le téléphone et qui est venu avec sa camionnette. Une autre voiture est également partie de Quimper pour venir en aide aux naufragés celle d’un ami de Roger Le Hénaff. Mais ce dernier, qui précède Bernard à bicyclette, va être arrêté en arrivant à Audierne à l’Hôtel de France. Quant à Bernard, sa voiture, à peine arrêtée devant la maison de Kerisit, est entourée par les Feldgendarme ; Bollaert, Brossolette et Happel, sont tous les trois appréhendés, et transférés avec Bernard à la prison de Rennes où est également écroué avec eux Yves Le Hénaff.