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Le plus vieux régiment Para

Publié le 03/07/2019
Défense – armée






Le 1er RCP voit le jour le 1er juin 1943 à Fès au Maroc sous les ordres du commandant Sauvagnac. Il est le seul régiment français encore en activité à avoir participé à la libération du territoire nationale. Il s’illustre lors de la campagne des Vosges puis de la poche de Colmar au prix de sanglants combats.

Dès 1946, des compagnies du régiment sont envoyées en Indochine. Puis ce sera l’Algérie. En 1962, le régiment regagne la France à Moulins-les-Metz, ensuite à Pau. Il est peu déployé dans les années «70».

Au début des années «80», il participe à de nombreuses missions à travers le monde, notamment au Liban, Tchad, Gabon, Côte d’Ivoire…

Le régiment renoue véritablement avec la guerre en 2011 lorsqu’il est déployé en Afghanistan. Suivra le Mali à deux reprises.


Dans l’enfer de la poche de Colmar

C’est en France que le 1er RCP commence à écrire son histoire. Lors de la Libération. D’abord rattaché à la 82e Airborne division américaine, il est ensuite intégré à la 1er division blindée française qui dépend de la 1er armée française, avec à sa tête De Lattre de Tassigny.

Les rapaces effectuent leur baptême du feu le 3 octobre 1944 dans les Vosges. En 20 jours de combat, le colonel Geille a perdu 468 hommes. Les parachutistes s’illustrent ensuite au col du Ménil où un monument a été élevé en l’honneur du régiment. Après avoir défendu Strasbourg durant la bataille des Ardennes, le régiment combat dans la poche de Colmar sous les ordres de Faure qui a remplacé Geille. C’est là qu’a lieu la sanglante prise de Jebsheim. Un combat livré maison par maison, pièce par pièce. Les combats sont d’une très grande intensité. Le régiment déplore 1 156 hommes morts ou blessés. La ville est aujourd’hui la marraine du 1er RCP.

L’épisode a donné lieu à un film : «Winter war». Un des rares films français mettant en avant les forces françaises durant la Seconde Guerre mondiale. Une série est également en cours de préparation dans le même esprit que Band of Brother.

Le régiment devait ensuite effectuer une action aéroportée sur l’Allemagne mais la capitulation du 8 mai ne permet pas la réalisation de ce projet. Le 1er août 1945, le 1er RCP quitte l’armée de l’Air pour être désormais rattaché à l’armée de Terre.


Les premiers parachutistes français

L’histoire des parachutistes français débute en 1935 lorsque la France envoie en Union soviétique cinq officiers se former. Parmi eux : deux capitaines de l’armée de l’Air, André Durieux et Frédéric Geille, par ailleurs pilotes. De retour en France, Geille créé le centre d’instruction au parachutisme (CIP) sur la base aérienne de Pujaut, près d’Avignon.

Puis, en 1937, la France fonde les 601 et 602 groupes d’infanterie de l’air. Le premier est basé à Reims et le second près d’Alger. Tous deux seront dissous après la défaite de 1940.

En 1941, une compagnie d’infanterie de l’air est créée près d’Alger avec les éléments des deux anciens groupements. Ce dernier, le 1er juin 1943, devient le 1er RCP. C’est pour cette raison que le régiment a gardé les charognards sur les fourreaux d’épaule des uniformes. Il est le seul régiment parachutiste à avoir conservé sa filiation à l’armée de l’Air. L’étoile de couleur bleue provient, elle, du 601e GIA.


Mayer : un chef d’exception

Titulaire de la Croix de guerre, grand officier de la légion d’honneur, 16 citations à son actif, Georges Mayer est un des plus prestigieux chefs de corps du 1er RCP.

Pur hasard, il est enterré à quelques kilomètres du régiment, à Daumazan-sur-Arize où il s’était retiré. Georges Mayer a commencé sa carrière durant la Seconde Guerre mondiale au 1er RCP. Il participe à la campagne de France où il s’illustre. En Indochine, il officie à l’état-major des troupes aéroportées. Il retrouve le 1er RCP en Algérie en 1954. Il prend la tête du régiment en 1955. Il sera l’adjoint de Massu à la 10e division parachutiste.

Il quitte l’Algérie en 1960 pour l’Allemagne. Il occupe par la suite de hautes fonctions militaires.


1983 : l’attentat du Drakkar

Impossible dans ces grandes dates de ne pas évoquer la tragédie du Drakkar. À partir de 1983, le régiment est envoyé au Liban dans le cadre de la mission «Didion». Le pays est plongé depuis 1975 dans une sanglante guerre civile. Le 23 octobre 1983, 56 parachutistes de la 3e compagnie sont tués dans l’attentat de l’immeuble du Drakkar où est établi leur camp.


À travers ses fanions

Chaque compagnie a un fanion. Les paras y sont attachés. Plusieurs sont conservés au régiment, notamment un de la Seconde Guerre mondiale et un autre de l’Indochine. De vraies reliques pour les militaires.

Ainsi, une équipe du 1er et le colonel Gérard de Badts ont décidé d’écrire l’histoire du régiment à travers ses fanions.

Le livre va sortir. On peut le commander auprès du régiment. Les militaires ont retracé «les fantaisies qu’on pouvait s’autoriser et qui inauguraient souvent une tradition».


L’Algérie

Dès son retour d’Indochine, le régiment est engagé en Algérie où la guerre a débuté en 1954. Il fait partie de la 10e division parachutiste du général Massu avec notamment le 1er REP et le 3e RPC ( qui deviendra le 3e RPIma). Les parachutistes participent à la bataille d’Alger. Ils combattent aussi dans les djebels et à la frontière maroco-algérienne. C’est lors de ces combats que périt le capitaine Beaumont (qui officie alors au 9e et qui a servi au 1er). Son nom sera donné à la caserne de Pamiers.


Deux sauts sur Diên Biên Phù

Dès 1946, des éléments du 1er RCP sont envoyés en Indochine où la France essaie de retrouver sa place. Les hommes du 1er RCP y effectuent plusieurs passages. Leur gros fait d’armes, ce sera la bataille de Diên Biên Phù. Ils y sautent deux fois sous le commandement de Bréchignac, qui dirigera ensuite le 9e durant la guerre d’Algérie. Les hommes du 1er RCP sont parachutés en 1953 lors de l’opération Castor pour prendre la position. Puis ils sautent de nuit sur le camp retranché en avril 1954. La 2e compagnie sera quasiment anéantie en défendant le point d’appui «Éliane». Les survivants sont envoyés dans les camps vietnamiens.

Au total durant la guerre, le 1er RCP a effectué 25 opérations aéroportées.

LaDepeche.fr